Aller encore une année à ne pas obtenir de mutation !
J’ai plein d’histoires à raconter sur les élèves et je n’ai pas le temps de le faire parce que les fin d’années sont chargées, paradoxalement.
Mais je suis tellement en colère et triste qu’il faut bien que ça sorte.
Alors tant pis, bienvenue dans mon dépotoir à bile noire.
Cela fait 3 ans que je suis TZR. Cette année j’aurais dû toucher une bonification pour me « stabiliser » mais le rectorat a décidé que 3ans ce n’était pas assez précaire alors ils ont repoussé.
Cela fait 3 ans que je dois aller travailler dans un autre département que le mien. Que je suis sur deux collèges et jamais 2 années de suite les mêmes.
En tout j’ai vu 6 équipes différentes avec lesquelles j’essaye de créer un peu de lien.
Chaque année je m’attache à des élèves que je ne verrai jamais grandir.
Chaque année mes chefs d’établissement me disent « on vous aurait bien gardé mais on ne peut rien faire. C’est bien dommage »
Et j’ai tellement les boules.
Pardon, mais je n’attends pas une mutation pour changer d’établissement, comme tous mes collègues tzr, j’attends juste d’en avoir un !
Et c’est pesant.
Chaque année vous apprenez courant juillet où vous serez l’année suivante. En général les établissement sont fermés. Des fois on ne vous informe qu’à la rentrée. C’est pas comme si ça se préparait une année scolaire.
Chaque année je vois des contractuels avoir des postes à côté de chez moi. Pardon, les collègues, votre situation n’est pas enviable, mais même ça, ça nous fout les boules…
Bref je serai encore un « bloc de moyen provisoire », je vais encore boucher les trous de l’éducation nationale car je ne suis visiblement que ça. Je ne suis personne pour le rectorat, je suis le tzr 11E…. 18h à caser. Je serai encore sur l’autoroute toute la semaine à parcourir un autre département.
Et quand je vois les barres d’entrée sur poste fixe je me dis que je n’ai pas fini de galérer.
Alors je dédie ce post à tous les collègues sans établissement fixe, à ceux qui récupèrent toujours les classes et les niveaux que personne ne veut, ceux à qui on peut confier 3 ou 4 niveaux sans se poser de questions, ceux qui se demandent encore comment certains collègues accumulent 800 points, ceux qui voient toujours tout le monde passer devant (vacataire, reconversions, changement de disciplines, malades, famille nombreuses, séparés,…) ceux qui entendent les collègues se plaidnre parce que « pfiou j’ai pas eu mon mercredi » alors que vous courez d’un bahut à l’autre sur votre pause déjeuner…
A nous les bouche trous !
Quel gâchis ! Je suis très tentée par une remarque qui passerait pour très « réac » dans l’Education Nationale sur la « personnalisation » des postes, la prise en compte des personnes au-delà des numéros et leurs points, l’importance des équipes…
Beaucoup de courage à toi en tout cas !
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