Carte postale

Le soleil, de plus en plus en avance pour se coucher, nous rappelle que l’été touche à sa fin.

A la différence de beaucoup, nous, pouvons fêter deux fois la nouvelle année.

Une fois avec le reste du monde le 31 décembre.

Une fois avec les écoliers de France.

En ce 26 août, je tenais à te souhaiter une très belle nouvelle année.

Je te la souhaite douce, riche, pleine de surprises, de rires, de joie, de rencontres et de projets.

Parfois, commencer une nouvelle année peut laisser place à une certaine mélancolie.

Est-ce que de belles choses m’attendent encore ? Est-ce que les meilleures années ne sont pas déjà passées ?

Je suis certaine que ce nouveau chapitre sera d’anthologie.  

La vie offre toujours un chemin.

Fais-lui confiance.

Je t’embrasse fort

Conte d’automne en été

C’était un matin d’octobre. Je me souviens que c’était un vendredi parce que je devais conduire Léon à l’école avant d’aller au collège. Il faisait beau et encore doux ; nous étions dans la course habituelle : je lui criais de se dépêcher et lui, traînait comme d’habitude parce qu’il s’était rendu compte que je ne sais quel jouet réclamait soudain toute son attention.

Au milieu de mes râleries sur notre retard et du portail qu’on nous claquerait bientôt au nez, un message m’a arrêtée.

« Excusez-moi de vous déranger vous devez être en cours mais vous m’aviez passé votre numéro au cas où j’en avais besoin. Il se trouve que je sais pas quoi faire et je savais pas à qui m’adresser. »

Mon numéro ne circule pas parmi les élèves mais à lui,  je l’avais laissé lorsque l’année dernière, en visite pour son stage, il m’avait appris que la situation avec sa mère était intenable et qu’il dormait dans une épave de voiture qui traînait dans le quartier. Je lui avais dit alors : « Je te laisse mon numéro, je compte sur toi pour ne pas le donner. Je te fais confiance mais tu t’en sers en cas de besoin, ok ? »

Je vous ai déjà parlé de cet écorché vif que j’avais rebaptisé Zyad.

Son message a suspendu le temps et mille idées ont traversé mon esprit.

« Maman ! Maman ! On y va ? »

La course devait reprendre : attacher le petit, le conduire à l’école, répondre dans le même temps et prendre la route.

Puis un deuxième message a suivi :

« Ma mère a pété un câble, elle a brûlé toutes mes affaires. Le lycée, j’aime pas, je ne veux plus y aller. »

Je lui ai répondu que je devais emmener Léon à l’école mais que je serai au collège dans une heure s’il voulait m’y retrouver pour discuter.

Zyad a passé son année de troisième « couvé » par quatre adultes : son prof principal, Anna la surveillante, la CPE et moi. Les inquiétudes que mon collègue avait formulées à la fin de l’année résonnent sur le trajet :

« On a constitué un ersatz de famille pour lui… j’ai peur que le lycée ne puisse pas lui apporter toute l’attention dont il a besoin. Comment il va faire sans nous ? »

Et effectivement, il avait du mal à faire sans.

En deux messages, la famille de substitution est contactée et reformée pour l’occasion.

La CPE m’attendait à la grille : « Il est avec Anna, il t’attendait devant le portail, du coup je l’ai fait rentrer. »

On lui a donné le temps qu’on avait ce matin-là et un petit déjeuner car il ne se rappelait plus de son dernier repas.  

Il détestait le bac pro dans lequel il était :

« Madame, vous savez pas comment c’est ! Les profs, c’est pas comme ici. Ils sont pas respectés, ils disent rien et c’est le bazar tout le temps. Même une fois tous les élèves ont accusé le délégué d’avoir déclenché l’alarme et c’était pas vrai. Il a pris des jours d’exclusion. J’ai failli tous leur rentrer dedans. Moi, je veux changer de filière. Être transporteur routier, tranquille dans mon camion, tout seul. »

Malheureusement, on ne rentre pas comme ça en transport routier. C’est soumis à des examens médicaux et à des candidatures anticipées. Et la seconde était pleine en juillet dernier, pas de place de disponible si tant est qu’il puisse y entrer en cours d’année.

« Tu écris toujours ? Dans ton camion tu aurais le temps, tu crois ?

-Non, plus trop… mais j’ai lu les livres que vous m’avez donnés. »

Je lui avais offert mes deux recueils de Cioran dont l’un des titres, De l’inconvénient d’être né, l’avait interpellé.  A cette époque, il n’était pas seul à traverser le désert et on se reconnaissait dans cette plume acide et noire.

La CPE grâce à ses contacts a réussi cependant à le réaffecter en logistique et à lui trouver une chambre en internat. Elle lui a glissé l’idée d’aller en foyer.

« On en a déjà parlé… mais tu sais, c’est mieux que d’être dans la rue. Il va peut-être falloir y songer maintenant»

Il est reparti vers midi, apaisé.

Il m’a écrit quelques jours après pour me dire qu’il espérait que tout irait mieux.

J’ai songé écrire cette histoire quand elle s’est passée parce qu’elle portait en elle une lumière magnifique. Mais je n’y arrivais pas comme si elle était trop belle, trop facile pour être vraie.

Je n’ai plus eu de nouvelles de Zyad jusqu’au bal des troisièmes où Anna me dit :

« Tu as le bonjour de Zyad, il est passé au collège quand tu n’étais pas là.

-Ah ? Comment il va ?

-Ben il traîne dans le quartier toute la journée, il a arrêté le lycée.

-On n’a pas réussi à l’aider alors… ça me déchire le cœur.

-Tu sais, il y avait trop de forces qui allaient contre nous. »

Traîner nuit et jour dans le quartier n’est jamais une bonne nouvelle…

Il y a des messages qu’on écrit et qu’on efface par pudeur, par crainte de ne plus être à sa place, par impuissance aussi.

Il y a des messages qu’on rêve comme des prières, qu’on jette comme des bouteilles à la mer et qui diraient :    

« Tu comptes toujours et je suis là. J’espère que quelque part quelqu’un recueille tes peines, les change en joie et s’occupe de toi comme tu le mérites et comme, malheureusement, je n’ai pas réussi à le faire. »

Faire famille

Le voyageur contemplant une mer de nuage – Friedrich

Un jour, une collègue en salle des profs s’est écriée:

-Mais ce n’est pas parce que je n’ai pas d’enfant que je ne peux pas comprendre ! C’est fou cette vision des choses !

Et de fait, il y a des enseignants sans enfant qui comprennent parfaitement les élèves et certains qui sont parents mais qui ne les comprendront jamais.

Dans notre métier en particulier, la relation avec la parentalité est complexe.

Cela a sans doute à voir avec la transmission et le partage; le nom même de notre ministère entretient une confusion.

Je ne sais pas si le fait de devenir mère a changé ma pratique. Je suis tombée enceinte lors de ma première année en tant que titulaire, j’ai donc été quasiment toujours une maman et une prof.

Mon désir d’enfant est aussi ancien que celui du métier. J’ai toujours su que je voulais l’un et l’autre. Je n’ai pas toujours su que je le serai.

Dans les deux cas, on peut parler de vocation. J’ai une passion pour mon métier et expérimenter la parentalité est une joie infinie. Le doute est partie intégrante de ma vie mais ces deux pôles sont au fondement de qui je suis.

Cela ne veut pas dire que toutes les trajectoires sont aussi linéaires.

La maternité ramène la femme, j’écris ce terme dans l’acception la plus large possible, à une forme d’essence. Cette essentialisation est problématique car elle fait à la fois peser la perpétuation de l’espèce sur elle tout en permettant d’asseoir une domination qui perdure aujourd’hui en divers endroits.

Alors évidemment de nombreuses questions émergent en réaction à cela: ai-je vraiment envie d’être mère? Pourquoi attend-on de moi que je le sois? serai-je à la hauteur ? Si je ne le suis jamais, vais-je le regretter ? Pourrais-je lui éviter les peines et les heurts que j’ai traversés ? Suis-je suffisamment solide ? Pourquoi ai-je si peur? Et si je me retrouve seule, que vais-je faire ? Privilégier mon bonheur et ma liberté, en restant sans enfant, fait-il de moi un être égoïste ? Ne suis-je pas simplement honnête ?

Le désir d’enfant peut être quelque chose de très puissant, au point qu’il absorbe tout sur son passage quand il n’est pas assouvi. Il peut ne jamais se réveiller. Et puis il peut aller et venir, comme le ressac des vagues; parfois avec violence puis disparaître à nouveau pour retrouver le calme.

Si l’on retire tous les filtres de la pression sociale, il ne reste que ce que l’on a au fond du ventre. Sa propre vérité.

Un prof qui vous a marqué parce qu’il vous a respecté dans votre individualité, parce qu’il a su apporter même momentanément un peu de ce qui manque ailleurs et puis qui vous a tout simplement aimé a pu ressembler, à quelque égard, à une figure parentale ou du moins, à sa transposition.

La biologie n’a rien à voir là dedans. La vie se produit en dehors de l’étude du vivant.

Il y a les enfants des autres qu’on aime comme les siens, les enfants qui passent dans nos vies et auxquels on a ouvert un grand cœur, les enfants esseulés que l’on a momentanément soutenus et tous les autres, qui, en vous offrant leur confiance vous font un cadeau merveilleux.

Tata, tatie, oncle, tante, tonton, beau-père et belle-mère, parrain, marraine, famille construite et floue, mono ou homo parentale, conventionnelle, traditionnelle ou alternative et anarchiste… Faire famille c’est tisser un lien qui parfois n’a rien à voir avec les liens du sang et qui parfois en a besoin.

L’amour inconditionnel n’existe au fond que dans ce paradigme: celui de l’adulte bouleversé par l’innocence et la gratuité de l’amour d’un enfant et qui, en échange, fera tout pour lui en dépit de ses propres besoins.

Chacun peut construire ce paradigme à sa manière: choisir de le composer des différentes facettes que l’amour peut offrir. L’infini de l’imagination est la seule limite.

C’est compliqué et parfois on a du mal à trouver une oreille prête à accueillir sa peine et ses doutes mais sache que la porte est ouverte si tu as besoin de parler.

« Une façon d’un peu se respirer le cœur »

Love actually, 2003

L’été est là, la fin d’année approche à grand pas.

Les classes sont presque vides mis à part pour les 3e qui sont en révision.

Les cinquième sont trois cet après-midi. Par chance, il reste les cool kids, les vraiment pénibles ont pris des vacances anticipées.

-Vous êtes trois ? Entrez les irréductibles gaulois !

-Ah mais je viendrai jusqu’au dernier jour c’est sûr, me dit Noah, avec un petit sourire malicieux.

Ce qui est sûr c’est qu’ils ne viennent pas pour nous. C’est ce moment de l’année où ils adorent venir au collège mais pas du tout pour travailler. Ils aiment se retrouver entre eux, tranquillement, chiller en récréation ou en permanence.

Côté prof c’est un peu déstabilisant:

-Ben… ils sont là et puis moi j’ai pas bouclé mon programme alors faudrait qu’on travaille un peu quand même mais bon je sens bien qu’ils viennent pas du tout pour ça.

Honnêtement, c’est le moment de lâcher prise là dessus et de se faire plaisir.

Mais quand même, ce sourire-là, on ne me la fait pas à moi.

Je fais l’appel et j’arrive au prénom de « Marianne ».

-Elle est à la fête de l’école de son petit frère, elle sera là lundi, me répond promptement Noah.

-T’es bien au courant de son emploi du temps. Je crois qu’elle m’a dit bonnes vacances hier, pourtant.

-Ouiiii mais en fait… elle va venir. Bon Madame, Marianne et moi je crois qu’on est ensemble.

Non mais j’en peux plus de ces gosses! Il y avait longtemps que je n’avais pas fait courrier du cœur.

-Comment ça, tu crois ?

-Ben, je sais pas. Depuis hier elle est toujours avec moi, elle veut me faire des câlins et me prendre la main.

-Ok, mais toi, ça te fait plaisir ?

-Ben oui grave ! Mais c’est nouveau, elle ne le faisait jamais avant ! Et puis, elle ne veut pas qu’on se montre devant tout le monde.

Les deux autres à côté boivent ces paroles et espèrent sans doute, bientôt, ne plus vivre leur vie par procuration.

-C’est pas un problème, ça. Peut-être qu’elle est discrète ou pudique et que tu es le premier garçon à qui elle avoue ses sentiments. Il n’y a pas de mal.

-Ah non mais moi tout me va ! Mais bon je sais pas si elle m’aime, si elle est amoureuse quoi.

-Alors ça, mon grand… à 12 ans ou à 50, ce sera l’éternelle question. Il n’y a pas de garantie en amour. Tu prends le risque et tu verras bien.

-Ouais ben de toutes façons…

-T’es déjà amoureux ! lui souffle Nelly à côté. T’as pas fini !

-Nelly elle parle, mais elle aussi elle a un amoureux.

-Ah oui ?

-Oui… il est en troisième. C’est Georges-Alain.

-Hein, en troisième ???!!! Mais il est trop vieux pour toi !

-Mais l’amour n’a pas d’âge madame !

-Alors mes petits chats, je vais remettre ma casquette de vieille reloue mais… à votre âge, l’amour a un âge, justement. Vous ne pouvez pas vous comparer à des adultes. A votre âge, une année de plus compte double voire triple. Un garçon de 15 presque 16 ans n’a pas la même vision ni les mêmes attentes qu’une jeune fille de 12 ou 13 ans. Tu comprends ? Et par amour, on fait beaucoup de choses et on n’ose pas dire qu’on ne veut pas faire quelque chose. Vraiment, j’insiste, fais attention et sois à l’écoute de ce que tu ressens et n’aies pas peur de perdre quelqu’un qui, s’il ne te respecte pas, ne te mérite pas.

-C’est vrai ça… me dit-elle, persuadée, je le vois bien, d’être bien plus mature, et sans doute l’est-elle, que les jeunes de son âge.

Consentement, amour, preuves d’amour… vaste sujet. En espérant, simplement qu’ils ne paient pas au prix fort les expériences de la vie.

La fin d’année approche, j’ai encore quelques histoires. Pas de quoi tenir au rythme de ces dernières semaines mais peut-être une fois par semaine.

Si tu es là, fais moi un signe et je serai là.

Où j’ai eu le sentiment qu’ils m’avaient trahie

J’ai écrit ce texte, il y a un moment. Je l’ai laissé non publié parce qu’il ne me plaisait plus. Mais il est là dans les brouillons, ça ne coûte rien de le laisser sortir.

Cours normal avec les quatrièmes. Dernière heure de la matinée, j’ai faim mais c’est pas grave puisque c’est avec eux que je finis la matinée.

Ils arrivent dans une de ces énergies ! Rien qu’à leur manière de passer la porte, ça décoiffe.

Bon, c’est bruyant, je lève un peu la voix manière de rappeler qu’on est en classe et je leur demande de s’asseoir comme à chaque fois. Et là, je vois certains d’entre eux rester debout et d’autres faire des squats statiques mais qui ne posent pas leur derrière sur la chaise. Remake d’un jeu d’il y a un ou deux ans.

-Punaise, on est repartis sur les jeux débiles les enfants, là ? C’est bon, merci, HAHAHA c’est très rigolo, aller on s’assoit et fin de l’histoire.

ça m’a pris quoi ? une minute de retrouver le calme. Je suis restée calme, je n’ai pas crié. Un soupçon d’arrogance pointe un peu au fond de moi, je dois l’avouer.

Je leur explique que ça me dérange de les voir obéir à un simple mot de celui qu’ils ont choisi comme alpha du groupe sans se poser de questions, que ça ne les rend pas malins loin de là et qu’en plus ils vont s’attirer des problèmes.

Eux ne m’expliquent pas qu’ils n’en ont rien à faire de mes réflexions sur les rapports de domination et les dynamiques de groupe mais ils font bien illusion.

On commence la correction du contrôle. Je l’avais corrigé la veille et c’est un devoir que j’avais construit comme un mini brevet. Il est plutôt raté, je sais quels points exactement je veux qu’on revoit ensemble en me disant si ça c’est acquis en fin de quatrième, ce sera vraiment du temps gagné pour l’année prochaine.

Je prends le relou de service qui bavarde et le mets devant moi, collé à mon bureau. Depuis qu’il s’est fait renvoyer de son collège privé (c’est à se demander qui paie de l’établissement ou des parents tellement ils nous reviennent en boomerang), il a retourné la classe. C’est lui, l’alpha en question.

Je commence ma correction et, je ne sais pas, cette histoire de narrateur et de focalisation qui n’est pas acquise doit vraiment m’inquiéter parce que…je n’ai rien vu venir.

-Madame, vous ne trouvez pas qu’il fait chaud? demande Alpha Blondy et sa décolo (ratée)

Je n’ai pas le temps de répondre que je vais ouvrir la porte, que je vois mes quatrièmes se coucher sur la table comme s’ils étaient tombés raide mort.

Je ne peux m’expliquer la fureur qui est montée en moi à ce moment.

C’est puissant la colère et c’est difficile à apaiser.

J’ai hurlé, franchement je n’ai pas d’autres moi, j’ai ramassé tous les carnets, collé des retenues à tire la sonnette avec double tarifs pour Alpha Blondy et je leur ai passé un savon.

Ils ont recopié une correction magistrale où je n’ai donné aucune explication dans le silence absolu et avec un travail à faire débile pris dans le manuel alors qu’on ne s’en sert jamais.

Comment, eux, pouvaient-ils me faire ça, à moi ? Je me suis sentie trahie.

C’est ma classe favorite, il y en a toujours une. Celle avec laquelle vous faites le plus de projets, celle que vous attendez en vous disant que la journée est forcément cool parce que vous les voyez.

Ceux pour qui je travaille tant et dont je parle depuis 9 mois ici, eux-là, ils m’ont remis à ma simple place de prof. Et d’un coup j’étais une parmi d’autres sans distinction. Et ça a piqué fort.

Ils sont venus s’excuser un peu maladroitement:

-Madame, on voulait pas vous fâcher… On a vu ça sur TikTok, ça nous a fait rigolé… bon pas vous… mais vraiment, désolés.

-Faire ça la semaine où je remplis les bulletins n’est pas malin. Mais bon nous verrons. Bonne journée.

Une muraille s’est dressée entre eux et moi. Une muraille que j’ai dressé parce que j’ai encore beaucoup à apprendre sur ma façon de gérer la colère et la frustration.

Je vous préviens ma psy et moi on fait un break, du coup, je continue ma psychanalyse ici.

ça n’avait en effet rien à voir avec moi et tout avoir entre eux. Parce que l’adolescence a pour principe même de rendre folle toute figure qui représente l’autorité et que c’est sain aussi de la remettre en question même si, bon sang, c’est pénible quand c’est vous qui en faites les frais.

Bref, j’ai repoussé l’écriture des bulletins de 48h histoire de ne pas saborder 3 mois de progrès continus et j’ai téléchargé TikTok pour comprendre de quoi ils parlent ces idiots et pouvoir déconstruire un peu les images qu’ils « swipent » à longueur de soirées.

Je me rappelle en écrivant ces lignes la réplique tellement rude mais vraie de Nadiya qui ricanait quand certains élèves espéraient que je n’obtienne pas ma mutation:

-Aller aller ! Vous pleunichez « Mme R.. gnagna », un été au soleil et oubliée Mme R !

Et c’est bien normal.

N’empêche, moi, je n’oublie rien.